mardi 26 novembre 2013

Rogers décroche les droits de la LNH pour une période de 12 ans



Rogers et la Ligue nationale de hockey (LNH) ont annoncé ce matin la conclusion d'une entente historique de 12 ans pour les droits multimédias et de diffusion qui comprend tous les droits nationaux aux matchs de la LNH sur toutes les plateformes et dans toutes les langues.

L'entente, le plus important contrat de droits multimédias de l'histoire de la Ligue, débutera à compter de la saison 2014-2015 et se poursuivra jusqu'à la fin de la saison 2025-2026. C'est la première fois qu'une ligue sportive à l'échelle nord-américaine accorde tous ses droits (canadiens) nationaux à une seule entreprise à long terme.

Rogers a également annoncé aujourd'hui qu'elle a sélectionné CBC et TVA Sports pour des ententes de sous-traitance distinctes pour les diffusions de langue anglaise de Hockey Night in Canada et tous les droits multimédias nationaux de langue française, respectivement.

Selon cette entente, CBC présentera le match du samedi soir pour une période de 4 ans -- une manoeuvre pour calmer les esprits au Canada anglais à mon avis. En contrepartie, la CBC versera la totalité des dollars publicitaires de Hockey Night in Canada à Rogers, une somme évaluée à 200 millions $ cette année. 

Dans les faits, ce montant représentait jusqu'à tout récemment près de 50 % des revenus totaux de publicité de la CBC pour une année entière, ce qui obligera assurément la société d'état à revoir ses manières de faire !

Pour Québecor, cette entente est l’occasion de mettre au monde TVA Sports (désormais un passage obligé pour visionner les matchs du Canadien de Montréal) et d’initier officiellement une relation d’affaires avec Gary Bettman.

Fort des droits francophones au Canada, Québecor à annoncé ce matin la création d’une deuxième station de télévision spécialisée dans le sport. Évidemment, rien n’empêchera Québecor de présenter des matchs du tricolore à l’antenne de TVA, spécialement durant les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. 

Par la bande, cette entente signale à mon avis une expansion prochaine au Canada, ce que semble confirmer Forbes dans son édition d'aujourd'hui. Pas si mal pour un joueur (Québecor) que Rogers aurait contacté il y a quelques jours seulement, selon la journaliste Christine Dobby du National Post.

D'après Sophie Cousineau du Globe & Mail, les conditions financière de TVA Sports qui compte actuellement 1,6 million d'abonnés comprennent des versements annuels de 120 millions $ à Rogers pour un total de 1,5 milliard $ sur 12 ans. Jusqu'à cette année, RDS payait environ 30 millions $ par an pour une entente similaire. 

À titre de comparaison, NBC verse 200 millions $ annuellement pour les droits de la LNH aux États-Unis, un pays 40 fois plus important que le Québec en terme de clientèle potentielle.

Si vous estimez que ces montants sont importants, il faut savoir que TVA Sports a généré une perte de 20,7 millions $ en 2012 contre un bénéfice de 25,7 millions $ pour RDS. C'est dire l'avantage de pouvoir compter sur le levier « matchs de hockey de la LNH » dans sa programmation télévisuelle.

Par ailleurs, les conditions financières de Rogers comprennent des versements annuels à la LNH qui commenceront à un peu plus de 300 millions de dollars la première année, avec des indexations annuelles progressives, jusqu'à environ 500 millions et demi de dollars la dernière année de la période de l'entente.

Ces versements, de concert avec un versement annuel initial de 150 millions de dollars répartis sur les deux premières années de l'entente, s'élèveront à 5,2 milliards de dollars en versements à la LNH au cours de la période de 12 ans. Les coûts des droits annuels seront compensés par les contreparties reçues dans le cadre des ententes de sous-traitance de CBC (les 200 millions de pub par an)  et de TVA Sports (120 millions par an). 

Pour le téléspectateur, cette nouvelle entente obligera les fournisseurs de télévision par câble et par satellite à augmenter les frais d'abonnements mensuels. Déjà, Cogeco Cable a annoncé qu'elle ne voudrait pas que cette nouvelle entente entre la LNH et Rogers soit le prélude à une augmentations substantielle du prix des abonnements. 

Dans le cas de TSN, tout n'est pas perdu. Considérant les coûts de cette entente, je ne serais pas surpris que Rogers partage éventuellement une partie de la tarte avec BCE/TSN. Dans la nouvelle logique de télévision « à la carte » que veut instituer le gouvernement fédéral actuel, cela ferait du sens.

Dans le cas contraire, le maniaque de hockey en moi devra composer avec la fin de la célèbre ritournelle de la Soirée du hockey dont les droits appartiennent maintenant à TSN.

Cette entente est assujettie à l'approbation du Conseil des gouverneurs de la LNH lors de sa réunion le 9-10 décembre.  


 

vendredi 22 novembre 2013

Catching Fire muscle son marketing



À l'occasion du lancement cette semaine du deuxième film de la série Hunger Games : Catching Fire sur les écrans canadiens et américains, il m’apparaît opportun de se pencher sur le marketing de ces longs métrages (4 films au total) inspiré des romans du même nom (3 romans au total). 
 
On trouve dans la marque Hunger Games des romans bien ficelés mettant en vedette des jeunes âgés de 12 à 18 ans ; une société du futur à la merci d’un centre névralgique aux visées contrôlantes ; des thèmes éternels (le dépassement de soi, l’injustice, la pauvreté, l’amour, les forces du mal, la guerre des classes, la corruption) ; une téléréalité extrême et des personnages archétypaux. 

Pour maximiser les chances de réussite du lancement du film Hunger Games, la stratégie de mise en marché du premier film qui a généré des ventes de 700 millions $ à travers le monde s’était avant tout éloignée des réflexes classiques, c.-à-d. achat de publicité dans les journaux, publicité TV le jeudi soir avant la première et multiplication de la visibilité potentielle avec des affiches. 

À l’ère d’Internet, l’opération marketing de Lionsgate avait plutôt misé sur l’utilisation des médias sociaux. Par exemple, sur Facebook, on pouvait constater avec amusement que chaque district (l’équivalent de nos provinces au Canada) possédait sa propre page. Le Capitol (la capitale maudite des romans d’Hunger Games) avait également son propre compte Twitter. 

Dans le cas du lancement du deuxième film, Hunger Games : Catching Fire, on a multiplié à l’infini les bandes-annonces sur YouTube. On a aussi créé un faux magazine en ligne Capitol Couture, une parodie des magazines de mode avec de fausses entrevues et de fausses marques. 

Une promotion de Cover Girls permet aux fans de choisir un district en lien avec des codes couleur. L’affiche du film, inspiré par le travail de Kris Kuksi, met en scène Katniss. 

On a aussi établi des partenariats avec les sites internet de MTV, IGN, Yahoo Movies, Empire, MSN et Huffington Post. Qui plus est, on a alimenté en photos les plateformes Instagram, Tumblr et Facebook. 

Dans ce qui promet d'être une autre recette mille fois copiée, cette stratégie de relations publiques a permis à Hunger Games de générer des pré-ventes aux guichets remarquables. 

Évidemment, la vente de romans a facilité les choses en préparant le terrain. Depuis septembre 2008, les 3 romans de la série mettant en vedette 12 districts et 24 participants se sont écoulés à environ 26 millions d’exemplaires (copies vendues et imprimées). 

La série de trois romans est d'ailleurs le plus gros vendeur de l'histoire d'Amazon depuis mars 2012 devant la série d'Harry Potter.

Les livres de la série sont disponibles dans 38 pays et ils ont été traduits en 26 langues. Au-delà des chiffres de vente des livres, le succès d'Hunger Games se mesure par le nombre de supports promotionnels, d'objets et de vêtements sur lesquels on retrouve les héros principaux. 

Tous ces artifices marketing n’enlèvent rien aux qualités de l’œuvre de Madame Collins. Mais à l’évidence, le succès d'Hunger Games repose sur une extraordinaire machine de marketing s'appuyant au final sur les médias sociaux.

jeudi 21 novembre 2013

IGA lance un nouveau concept de magasin d'alimentation de petit format

Les Québécois pourront bientôt faire un arrêt au IGA express, un nouveau concept de magasin d'alimentation de petit format unique au Québec. 

Les consommateurs se verront offrir des produits et des emballages pensés pour leurs déplacements. Par exemple, les crudités reposeront dans un contenant vertical qui s'insérera bien dans le porte-gobelet. De plus, la zone bistro offrira du prêt-à-manger de qualité, cuit sur place, à apporter ou à déguster sur des tables bistro. 

Le IGA express s'adressera aussi aux gens qui ont peu de temps pour cuisiner. Ainsi, la section « Prêt en 20 minutes », qui proposera des suggestions de repas à préparer à la maison en moins de 20 minutes. L'accent sera également mis sur l'offre de produits frais. 

Les IGA express seront toujours accompagnés d'une station-service Shell et parfois d'un service à l'auto, ce qui en fera un arrêt unique.

Les IGA express seront majoritairement opérés par des marchands indépendants et des entrepreneurs passionnés et impliqués dans leur communauté. Une sélection de produits régionaux sera également offerte à leurs clients.

Ce nouveau concept de marché d'alimentation pourra aussi être décliné, selon l'espace disponible, en IGA mini.

L'ouverture du premier IGA express est prévue en décembre 2013 dans la région de Québec, à Saint-Augustin-de-Desmaures

Source : communiqué de presse, IGA

lundi 18 novembre 2013

Georges Saint-Pierre : l'emblème de la UFC


L’annonce d’une possible retraite pour Georges Saint-Pierre (dans les faits, GSP a parlé d’une pause) n’est pas une bonne nouvelle pour la UFC. Il suffisait de voir la réaction d’après combat de Dana White, président de la UFC, réaction parfois condescendante, faut-il le dire, pour s’en convaincre.

Mettons les choses au clair : le modèle d’affaire de la UFC a besoin de Georges Saint-Pierre. C’est une question de bonne santé financière.

Mise au monde dans la tête du grand public par une téléréalité, The Ultimate Fighter, présentée à l’antenne de Spike TV de 2005 à 2011, la UFC a réussi à se tailler une place au soleil. Mais les défis restent entiers.

Le modèle d’affaires de la UFC repose principalement sur la présentation de galas d’arts martiaux à la télévision payante – entre 12 et 16 soirées par an. Évidemment, pour rentabiliser l’opération, il faut beaucoup de téléspectateurs payants.

Grâce à la présence de Georges Saint-Pierre, les galas de télévision à la carte (Pay Per View ou PPV, en anglais) de la UFC attirent près de 1 million d’abonnés. 

Sans GSP, ces galas présentés à la télévision payante (PPV) attirent moins de 400 000 clients. C’est dire l’importance de Georges Saint-Pierre pour la UFC.

Évidemment, quand Georges Saint-Pierre prend place dans l’octogone, la UFC vend plus de billets, plus de télévision à la carte, donc plus de commandites.

À 55 $ pièce pour visionner un gala, la différence entre une présence et une absence de Georges Saint-Pierre est de l’ordre d'environ 30 millions $ de revenus  supplémentaires pour la UFC !

Pour ses sacrifices physiques et psychologiques (on parle peut-être ici d'une centaine de commotions en carrière selon un expert), Georges Saint-Pierre a reçu 9 millions $ par an pour ses deux derniers combats – donc autour de 4,5 millions $ par combat – selon le magazine Forbes.

S’ajoute à cela des bonis de présence (200 000 $), de victoire (200 000 $) et une somme de 3 millions $ pour la douzaine de commanditaires de GSP :  Gatorade, Under-Armour, NOS (Coca-Cola), Bacardi, 888poker, Electronic Arts, TouchFit (application), etc.

En outre, GSP tire des revenus de la vente de son livre et de la publicité, pensons à son message avec Google, par exemple.

Georges Saint-Pierre engrange donc des revenus de 12 millions $ par an. (À titre de comparaison, Anderson Silva a déjà fait 500 000 $ pour porter le logo de Burger King durant un combat en 2012.)

Armé de ses 3,5 millions de fans sur facebook, d’un portefeuille garni et d’une présence dans le prochain film Captain America qui sera lancé en 2014 (il jouera le rôle de Batroc the Leaper, un vilain), le temps est peut-être venu pour Saint-Pierre de songer à l’après carrière.

Malheureusement pour la UFC, comme je le mentionne en entrevue à Benoît Dutrizac, les combattants charismatiques à la Georges St-Pierre se font rares.

Un coup d’œil à la conférence d’avant-match de la UFC en disait long sur les défis de la UFC à ce chapitre : Chael Sonnen qui tombe endormi lorsqu’un reporter de TVA ou de RDS pose une question en français (quel manque de classe !), Johny Hendricks qui fait à peu près la même chose au moment où Saint-Pierre prend la parole. Ce n'était pas beau à voir.

Pour envahir avec succès les marchés étrangers – dont le Mexique – les combattants de la UFC vont devoir s’ajuster culturellement et s’inspirer d’un GSP. Un modèle à suivre.

Pour en savoir plus :
Histoire de la UFC - entrevue sur les origines

dimanche 17 novembre 2013

Publicité de Volvo mettant en vedette Jean-Claude Van Damme



La toute nouvelle publicité de Volvo mettant en vedette Jean-Claude Van Damme qui « fait » un grand écart, en équilibre sur les rétroviseurs extérieurs de 2 camions Volvo qui roulent en marche arrière, est un bijou de publicité virale. À voir absolument!

jeudi 14 novembre 2013

Canadien de Montréal - 40 millions $ en commandite


Selon un document déposé au CRTC et rendu public par Vincent Brousseau-Pouliot de La Presse, « Pierre Boivin a fait doubler les revenus de commandites du Canadien de 20 millions (année non indiquée) à 40 millions en 2010, ce qui fait du Canadien l'équipe la plus commanditée de la LNH de 2007 à 2010. »

En 2010, 125 commanditaires ont payé entre 100 000$ et 5 millions de dollars par année pour s'associer au Tricolore. Par ailleurs, le contrat des droits de télé avec RDS génère 31 millions $ par année au CH.

Dans les faits, les effets de la commandite sportive sont nombreux. En s’associant au Canadien de Montréal, véritable religion au Québec, une entreprise cherche à augmenter sa visibilité et son capital de sympathie auprès du public. 

Concrètement, un commanditaire du Canadien cherche à maximiser les éléments suivants : exclusivité d’association dans sa famille de produit, droit de se présenter comme le commanditaire officiel, droit d’utiliser le nom, le logo et l’image de l’événement (selon le montant de la commandite), visibilité sur le site de l’événement, visibilité sur le matériel publicitaire et promotionnel, visibilité sur les produits dérivés, occasions d’actions de relations publiques et d'affaires (vendre ses services/produits dans l'amphithéâtre), billets pour l’événement, droits de tournage TV et cinéma, etc.

Pour toutes ces raisons, les entreprises sont prêtes à débourser des sommes importantes pour associer leurs marques au Canadien. 

Les critères permettant d’évaluer le montant de la commandite sont nombreux : nombre de visiteurs, visibilité sur les lieux de l’événement et sur le matériel publicitaire, image de l’événement, potentiel commercial, couverture par les médias, mentions des commanditaires et présence de la télévision.

Autant d'éléments centraux pour une entreprise comme Ford qui a lancé récemment une campagne publicitaire dans les médias mettant en vedette Marc Bergevin, directeur général du Canadien de Montréal.  

Dans la version intégrale de cette publicité d’une durée de 3 minutes, Marc Bergevin revient sur sa carrière. Il raconte son parcours personnel dans le hockey professionnel, ses premiers coups de patin à l’aréna de Pointe-St-Charles, son amour de Montréal, sa passion pour le hockey et bien sûr, les hauts et les bas de la vie de directeur-gérant.



mardi 12 novembre 2013

10 livres à lire en publicité


Voici mon top 10 des livres à lire en publicité : 

Benn, Alec, The 27 Most Common Mistakes in Advertising, New York..
 

Cheskin, Louis, Marketing: le système de Cheskin, Paris, Chotard.
 

Cossette, Claude, Comment faire sa publicité soi-même, Montréal, Transcontinental.
 

Cossette, Claude et René Déry, La publicité en action, Québec, Les Éditions Riguil.
 

Dupont, Luc, 1001 trucs publicitaires, Montréal, Transcontinental.
 

Dupont, Luc, Comment faire de la pub efficace sur Internet, Montréal, Transcontinental.
 

Ogilvy, David, Confessions d’un publicitaire, New York, Vintage, 1985.
 

Reeves, Rosser, Le réalisme en publicité, Paris, Dunod.
 

Ries, Al et Jack Trout, Positionnement: la conquête de l’esprit, Montréal, McGraw-Hill.
 

Roman, Kenneth et Jane Maas, How to Advertise, New York, Thomas Dunne Books.